Supermarché anti-fraude : OI Canadian

Un jeune Lavallois incarcéré pour un épisode de violence armée se retrouve de nouveau devant la justice, car il serait derrière derrière un véritable supermarché de produits pour faciliter la fraude en ligne.

Chris Tyrone Dracos, 22 ans, serait le créateur et administrateur de la plateforme The Canadian HeadQuarters, uniquement accessible dans le deep web et également connue sous le nom de CanadianHQ ou CanadaHQ. Le cybermarché a cependant été fermé après une enquête de la Division nationale de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) et de la Sûreté du Québec. Dracos fait maintenant face à quatre chefs d’accusation liés à ses activités en ligne, notamment l’utilisation non autorisée d’un ordinateur et la possession d’un appareil pour le faire, ainsi que le conseil aux personnes de commettre des crimes. Le tout se serait produit entre décembre 2018 et juillet 2020. «Avant son démantèlement, CanadianHQ était l’un des plus grands marchés du dark web au monde et un contributeur majeur à la cyberactivité nuisible au Canada», lit-on dans une déclaration du CRTC en janvier dernier.

avant son démantèlement.

Fraudes clés en main

La plate-forme se spécialiserait dans la vente de services de spam, de kits de phishing, d’identifiants volés et d’accès à des ordinateurs compromis. Ces produits clés en main permettaient aux particuliers de mettre en place des campagnes d’emails frauduleux sans trop se soucier d’obtenir des données personnelles, comme des numéros de carte de crédit ou des identifiants bancaires. « Les acheteurs n’avaient qu’à acheter le modèle pour les e-mails de phishing, le faux site Web d’une marque bien connue vers laquelle les gens étaient redirigés et c’était aussi simple que cela. Après, environ 1 à 3 % des gens vont cliquer sur le lien, mais le nombre de courriels qu’ils pourraient envoyer, ça fait beaucoup de gens qui se font avoir », résume Luc Lefebvre, cofondateur de Crypto.Québec. « C’est tellement simple que vous n’avez pas besoin de beaucoup de connaissances techniques, il faudra donc plus de ressources pour lutter contre cela. Et les gens n’ont pas les outils pour se défendre », a-t-il averti.

Amende de 150 000 $

En plus des accusations criminelles, Chris Tyrone Dracos a été condamné à une lourde amende de 150 000 $ par le CRTC pour avoir enfreint la Loi canadienne anti-pourriel (LCAP). Trois complices présumés ont écopé d’amendes de 50 000 $. « En tant que créateur et administrateur du marché, une sanction plus sévère a été imposée à M. Dracos pour avoir prétendument aidé à de nombreuses violations de la LCAP par des vendeurs de plateformes et des clients », a déclaré le CRTC.. Pourtant, le jeune, originaire de Laval, est déjà incarcéré en ce moment même au pénitencier de Drummondville pour une affaire d’armes à feu. Ce dernier était accusé d’avoir déchargé une arme à feu le 29 août et de détenir un faux permis de conduire.

trois ans de prison

Dracos a finalement écourté la procédure judiciaire et a plaidé coupable à une accusation réduite de possession d’une arme à feu prohibée. Il écope d’une peine de près de trois ans de prison. Ce soir-là, un jeune homme de 20 ans a été blessé par balle dans le secteur de Chomedey lorsque son véhicule BMW noir a été criblé de projectiles. Connue des services de police, la victime a été retrouvée plus loin puis transportée à l’hôpital. Le Journal s’est rendu au domicile familial du jeune mardi, où nous n’avons pas souhaité faire de commentaire. – Avec la collaboration de Jonathan Tremblay et Frédérique Giguère

Qu’est-ce que le « web profond »

Son contenu n’est pas référencé, donc inaccessible via les moteurs de recherche traditionnels tels que Google ou Bing. Les utilisateurs qui l’intègrent peuvent rester anonymes. Dans ce contexte, de nombreux internautes en profitent pour participer à des activités criminelles. On peut également trouver toutes sortes de documentations illégales ou des forums obscurs. La crypto-monnaie y est utilisée pour effectuer des transactions.