Google critique la "taxe sur les liens" proposée par le Canada

Google s’est prononcé contre une loi proposée par le gouvernement canadien qui obligerait le moteur de recherche à payer les éditeurs pour le contenu de la liste. La loi canadienne sur les nouvelles en ligne obligerait les entreprises technologiques à négocier des accords avec les organes de presse pour le contenu qui apparaît sur leurs plateformes. Il s’inspire de la législation introduite en Australie l’année dernière. Si le projet de loi était adopté et transformé en loi, cela pourrait encourager davantage de pays à adopter une approche similaire. Sabrina Geremia, vice-présidente et directrice générale de Google Canada, a choisi la proposition de loi sur les nouvelles en ligne dans un article de blog. Le principal point de discorde de Google est la «taxe sur les liens» susmentionnée, qui, selon la société de recherche, aggraverait la situation de l’industrie de l’information. À une époque où les salles de rédaction sont de plus en plus contraintes de fermer en raison de la baisse des bénéfices, un flux de revenus de Google pourrait aider à maintenir davantage d’éditeurs en activité. Alors pourquoi est-ce une mauvaise chose ? Google soutient que la proposition ne définit pas clairement ce qui est considéré comme une organisation de presse. Cela pourrait entraîner la récompense des éditeurs « non méritants ». De plus, la loi sur les informations en ligne empêcherait les entreprises technologiques de pénaliser ou de privilégier les organes de presse avec lesquels elles ont conclu des accords. En d’autres termes, la capacité de Google à classer les résultats de recherche pour les articles d’actualité serait limitée. Ce qui a commencé en Australie fait son chemin vers le Canada et pourrait arriver ensuite dans votre pays. En savoir plus sur l’impact potentiel d’une taxe sur les liens sur les résultats de recherche.

Qu’est-ce qu’une taxe sur les liens ?

Google assimile l’argent qu’il pourrait avoir à payer aux organes de presse canadiens à une taxe imposée par le gouvernement. La « taxe » ne serait pas payée au gouvernement, mais elle serait payée aux éditeurs chaque fois que Google lie un chercheur à leur contenu. Les organes de presse seraient éligibles à recevoir une compensation pourvu qu’ils emploient régulièrement deux journalistes ou plus au Canada. La définition large des entreprises d’information éligibles pourrait obliger Google et d’autres entreprises technologiques à indemniser les éditeurs qui ne respectent pas les normes journalistiques de base. Les médias qui diffusent délibérément de la désinformation, par exemple, peuvent bénéficier de la taxe sur les liens s’ils répondent au simple critère d’avoir deux journalistes canadiens sur leur liste de paie. Tel qu’il est rédigé aujourd’hui, le projet de loi sur les informations en ligne empêcherait Google d’accorder une quelconque préférence aux éditeurs avec lesquels il conclut des accords. Cela signifie que Google ne serait pas en mesure de classer les pages Web de ces éditeurs par rapport aux autres, même si elles sont de meilleure qualité ou plus pertinentes pour la requête d’un internaute.

Problèmes potentiels causés par une taxe sur les liens

Google affirme qu’une taxe sur les liens « casserait » les résultats de recherche pour tout le monde. Le problème n’est pas que Google soit obligé de payer les éditeurs, mais plutôt les types d’éditeurs qui pourraient finir par être payés. Techniquement, un éditeur colportant des théories du complot sur l’actualité pourrait être admissible à une compensation s’il emploie au moins deux écrivains du Canada. De plus, Google ne serait pas en mesure de déclasser ces éditeurs dans les résultats de recherche canadiens. La loi sur les actualités en ligne stipule que les éditeurs recevant un paiement de Google ne peuvent être ni pénalisés ni bénéficier d’un traitement préférentiel. Si le projet de loi est adopté tel qu’il existe aujourd’hui, cela briserait en effet la façon dont Google est conçu pour fonctionner. À long terme, cela pourrait créer un dangereux précédent pour les lois que d’autres pays pourraient imposer à Google. Le projet de loi est actuellement à l’étude à la Chambre des communes du Canada. Google dit qu’il a l’intention de travailler avec le gouvernement canadien au cours des prochaines semaines pour peaufiner la législation.

Sources: Gouvernement du Canada, Google, The Globe And Mail Image en vedette : Vitalii Stock/Shutterstock

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